Paroles de résident

« Me retrouver en tant que personne »


Olivier est résident à l’Établissement d’Accueil Médicalisé Troas, situé à Guyancourt (78).
Après plus de 10 ans passés au sein de la Fondation John BOST, Olivier aspire à un degré
plus important de liberté : « Bientôt, je pourrai gérer mon emploi du temps comme je le souhaite,
sortir et me promener à l’heure que je veux et aller au cinéma ! »

« Lorsque j’étais enfant, je vivais à la campagne dans la Nièvre. Mes parents s’occupaient d’une métairie. À l’époque, mon père avait réalisé tous les travaux de la maison et j’en ai de très bons souvenirs. J’aimais le rythme de vie à la campagne, notre quotidien était paisible. Je faisais beaucoup de vélo pour aller rendre visite à mes copains qui habitaient à plus de 30 kilomètres de chez moi. Je me souviens que j’avais de très bons résultats à l’école et surtout en maths ! »
Bavard et le sourire aux lèvres, Olivier continue… « Après plus de 10 ans passés à la campagne, mon père avait trouvé un nouveau travail à Paris, en tant que directeur d’une entreprise. Nous avons déménagé dans le 13e arrondissement. J’ai continué à être sérieux à l’école
car j’aimais ça ! J’avais toujours de bons résultats. J’ai même été trésorier de ma classe ! J’étais également sportif, je courais beaucoup et j’aimais jouer au football, à la cité universitaire, où j’allais faire des matchs avec les copains ; j’étais un bon gardien de but. Je me souviens : j’avais même reçu un maillot de foot des Pays-Bas pour Noël.
J’ai continué mon cursus scolaire généraliste jusqu’au lycée.

J’y ai obtenu un bac scientifique et je souhaitais passer un BTS électronique.»

J’AI PERDU MA FORCE ET MA LUCIDITÉ
« À 20 ans je suis tombé malade, je n’ai jamais trop su pour quelle raison. J’ai fait une crise pendant mes vacances en Italie. Une ambulance est venue me chercher et l’équipe médicale m’a donné des médicaments avant que je
tombe dans le coma. De retour en France, j’ai été placé dans différentes institutions. J’étais très faible à cause des traitements ; j’ai perdu ma force et ma lucidité.
»
Après cet épisode difficile, Olivier se rappelle : « Quelque temps après, j’ai réussi à m’installer en appartement dans le 13e arrondissement à Paris. J’étais indépendant mais je partais deux ou trois jours par semaine dans un centre où je pouvais effectuer des séjours courts et ainsi me reposer. J’ai, par la suite, déménagé dans le 16e puis
à Boulogne-Billancourt. J’ai également passé quelques années à l’hôpital avant d’arriver à la Fondation John BOST, il y a 10 ans. Ces années ont été longues et pénibles, je n’avais plus vraiment ressenti un sentiment de liberté. Malade, on confond les choses, on perd pied : on est en souffrance extrême. Il est difficile de poser des mots sur une maladie. Je n’ai jamais bien saisi mon état émotionnel durant ces années. Je sais juste que, grâce à une bonne hygiène de vie, un bon sommeil, mon état s’est stabilisé ces 10 dernières années et c’est assez rare d’être en
voie de guérison : j’ai beaucoup de chance. Dans quelque temps je vais pouvoir quitter la Fondation pour retrouver
une liberté, une indépendance : je vais me retrouver en tant que personne.
»

UNE RENAISSANCE
« Aujourd’hui, je suis heureux, confie Olivier. Bientôt, je vais pouvoir aller dans une maison relais et j’aurai, par la suite, mon appartement : c’est mon objectif. Je serai tout seul, je gérerai mon emploi du temps avec plus de liberté.
Une équipe du SAMSAH m’accompagnera au quotidien mais je n’ai pas peur. Il y a forcément un peu d’appréhension mais je suis heureux du chemin parcouru. Je suis conscient de la chance que j’ai. Il faut que je sois sérieux car cette opportunité ne se représentera pas ; il faut la saisir : c’est une renaissance !
»
Bonne chance Olivier !