UNE REPRISE DES ACTIVITÉS À PAS COMPTÉS

Résidents et professionnels du FAM/MAS Sarepta ont fait preuve d’une capacité d’adaptation inédite depuis le début de la crise sanitaire. Aujourd’hui, même si la reprise des activités se met doucement en place, les professionnels doivent continuer à adapter leurs suivis et ceux, quel qu’en soit la nature. En attendant de pouvoir reprendre un rythme normal, Clara, ergothérapeute, Eloïse, psychomotricienne et Stéphanie, éducatrice spécialisée, ont pris le temps d’échanger sur le travail de coordination réalisé depuis plusieurs semaines au sein de l’établissement…

Faire preuve d’adaptabilité…

C’est au travers de leurs missions paramédicales que les professionnelles préservent et développent l’indépendance des personnes accueillies dans leur environnement quotidien : « En étant ergothérapeute, psychomotricienne ou éducatrice spécialisée, nous ne nous arrêtons pas à la maladie de la personne accompagnée. Nous nous intéressons à la personne dans sa globalité, explique Clara. Par exemple, en temps qu’ergothérapeute, je propose des prises en charges individuelles ou collectives. Je suis pour cela régulièrement en lien avec des prestataires extérieurs tels que des revendeurs médicaux, des orthoprothésistes ou des podo-orthésistes. Ce sont ces relations externes qui ont été stoppées depuis le début du confinement. Cette situation a engendré du retard dans les suivis et prises en charge des résidents ».

En tant que psychomotricienne, Eloïse explique, elle, que pour aider les résidents à s’adapter dans leur environnement, son travail de médiation corporel est primordial : « Cela passe, entre autre, par de la rééducation ou des soins de conforts. Les accompagnements sont très variés, mais nous parlons avant tout d’un bien-être corporel permettant le développement des capacités psychomotrices (équilibre, gestes, gestion des émotions, motricité globale) ». Là encore, durant le confinement, certains accompagnements ont dû être suspendus.

Depuis le début du déconfinement, les prises en charges reprennent néanmoins graduellement : « Nous avançons doucement en intégrant dans nos suivis les gestes barrière. Les distanciations ne facilitent cependant pas nos prises en charges. La reprise de certaines activités est compliquée car pour certains résidents, le port du masque est impossible ». Explique Clara.

« En tant que professionnel, renchérit Eloïse, cette situation est frustrante, car elle engendre certains retards dans les suivis. Nous essayons d’adapter au mieux nos gestes, nos activités, nos missions pour palier à ces contraintes. Les résidents ont besoins de liens, d’échanges. Il faut donc trouver les solutions pour leur bien-être ». 

Les liens avec les familles :

En tant qu’éducatrice spécialisée, Stéphanie a dû, elle aussi, faire évoluer ses accompagnements et ses missions quotidiennes : « En temps normal, je réalise des accompagnements adaptés en lien avec les PPSA (Projet Personnalisé de Soin et d’Accompagnement) des résidents. Je coordonne les missions et suis en lien permanent avec mes collègues. Je travaille beaucoup sur l’aspect sensoriel, c’est-à-dire la sensibilité d’ordre psychophysiologique, et réalise les rapports de comportement de chacun.  Cette année, et comme mes collègues, mes missions quotidiennes ont été bouleversé. Je me suis donc concentrée sur la communication possible et le maintien des liens avec les familles ».

Elle poursuit : « Même si nous sommes aujourd’hui déconfinés, nous avons continué les appels en visio et la création de supports photos envoyés aux familles. Nous nous sommes rendus comptes que ces supports fonctionnaient très bien et permettaient des échanges plus réguliers avec les proches. Un gros travail de coordination a été réalisé pour faciliter et encadrer les départs en week-end et également les retours au sein de l’établissement. Les visites sont également organisées, encadrées sur un créneau d’une heure.

Elle ajoute : « Bien sûr que cette situation a été compliquée, mais nous avons su, je pense, en ressortir du positif. Par exemple, les échanges avec les familles sont plus réguliers. Nous faisons en sorte d’apaiser leurs inquiétudes et accompagnons au jour le jour un retour à la normale. C’est une réelle satisfaction pour nous et pour les proches ».  

Et demain ?

« Nous avons dû faire face à une situation complexe et les nouveaux besoins qui en découlent de façon rapide et pragmatique, enchaîne Stéphanie. Maintenant, nous allons devoir gérer les effets de cette crise sur les personnes accompagnées et sur les organisations mises en place. Certaines pourront perdurer au-delà de l’urgence initiale, ce qui prouve qu’il n’y a pas eu que du négatif. Il me semble au final que le déconfinement est plus compliqué que le confinement, car les résidents ont du mal à saisir certaines restrictions. Il gère avec difficulté l’attente d’un retour complet à la normale. Le confinement a permis de revoir, de réactualiser l’organisation des plannings des familles, des visites. Nous avons vu que d’autres organisations étaient possibles. Les interactions avec les familles sont très intéressantes et ce sont finalement ces aspects-là qui sont importants car c’est positif ».

Interview de Clara, ergothérapeute, Eloïse, psychomotricienne et Stéphanie, éducatrice spécialisée.

Etablissement Sarepta – Site Val de Seine